Eco-conception de site web : de quoi s’agit-il?

Publié le : 23 septembre 2022

Pourquoi se poser la question de l’eco-conception web ?

La RSE (Responsabilité Sociale d’Entreprise) est devenue une nécessité partout. Notre planète ne supportera pas à terme l’augmentation de la population et l’augmentation de la consommation d’énergie à l’infini. Chacun peut adopter une attitude qui vise à mieux consommer les outils technologiques et le digital mais nous avons aussi une responsabilité en tant qu’entreprise.

La question à se poser dans notre activité de création de sites Internet est : Comment créer des sites Internet de la manière la plus respectueuse des enjeux environnementaux et climatiques ?

Le digital est consommateur d’énergie :

On a l’impression que les activités du web sont propres parce qu’elles ne produisent pas directement de gaz à effet de serre et ne consomment pas directement d’énergies fossiles, pourtant elles consomment de l’énergie et peut-être plus qu’on ne le croit.
99% d’entre nous possédons un smartphone et 85% des foyers possèdent un ordinateur. Par ailleurs, nous passons en moyenne près de 2h30 par jour sur Internet.
En outre, il ne faut pas négliger que la consultation d’un site Internet ou d’une vidéo sollicite le serveur sur lequel le media est consulté ainsi que le réseau qui transfère les données qui lui-même est composé de routeurs et de serveurs.

Un ordinateur et ses outils associés (imprimante etc.) consommeraient environ 250 à 400 kWh sur une année soit 2 fois plus qu’un réfrigérateur ou autant qu’un lave-linge ou un lave vaisselle.

Les activités du digital devraient consommer en 2025 environ 6% de la consommation totale d’énergie sur la planète.
Selon le site websitecarbon, un site comme le site de fnac.com qui a environ 150 millions de pages vues par mois consommerait 2500 tonnes d’équivalent CO2 par an . Pour compenser cet équivalent carbone , il faut 120 000 arbres sur une année ! ça représente également 38 000 Km en voiture électrique soit pas loin du tour de la terre ou environ 18 000 km en voiture diesel consommant 5l/100 Km. Ces chiffres peuvent paraitre assez légers pour un site aussi gros que le site de la FNAC, mais il faut penser qu’il y a en France environ 15 millions de sites web…

Nous ne parlerons pas des e-mails qui consomment chacun : au moins 4 pages vues sur Internet et jusqu’à 40 ou 50 pages vues en cas de pièce jointe lourde. Vous avez reçu 150 e-mails aujourd’hui ? C’est comme si vous aviez consulté entre 600 et 4000 pages sur le web.

En définitive, l’utilisation d’un site Internet va consommer les choses suivantes :
• De l’énergie de l’ordinateur
• De l’énergie du routeur local
• De l’énergie sur le réseau
• De l’énergie sur le serveur

Moins vous le sollicitez, moins vous consommez.

L’eco conception c’est en premier lieu empêcher le gâchis :

Le meilleur moyen de faire des économies comme pour toutes les activités du quotidien, c’est  d’éviter d’abord les abus et les dérives. Cela veut dire qu’il faut que nous organisions la conception d’un site de manière à ce que l’on ne favorise pas des dépenses inutiles qui n’apporteront pas de bénéfice :

  • Favoriser un accès à l’information plus rapide pour que les visiteurs visitent moins de pages. Ça suppose une analyse des comportements et un design (UX) qui permettent d’arriver plus rapidement à l’information ou l’action désirée par le visiteur.
  • Favoriser un bon référencement naturel : plus votre référencement naturel sera bon plus les internautes arriveront directement à la page qui les intéresse et visiteront moins de pages.
  • Ne pas surcharger les sites : beaucoup de gens construisent des sites avec des éléments inutiles : Le cas typique est celui des sites WordPress construits avec des thèmes graphiques qui arrivent avec une quantité de plug-ins inutiles qui vont charger le site et solliciter inutilement les serveurs.
  • Nettoyer les sites : ça ne sert à rien de charger les sites en images et articles obsolètes, en produits inutiles ou en images sans intérêt. Google a d’ailleurs dans ses derniers algorithmes intégré le fait que des pages sans intérêt étaient défavorables au référencement. Amener de nouveaux contenus ne veut pas forcément dire empiler des contenus : on peut mettre à jour d’anciens contenus, éliminer ceux qui ne correspondent plus aux tendances du moment, etc…
  • Rendre le site Rapide : Un site rapide sollicite moins le réseau, le serveur, l’ordinateur. Par conséquent, il faut travailler la vitesse des sites pour économiser. Ça tombe bien parce que c’est aussi un critère pour un bon référencement et d’ailleurs Google fournit des outils pour mesurer la vitesse de votre site.

L’eco conception c’est aussi apprendre à se restreindre :

L’eco-conception ne doit pas gêner l’efficacité du site mais parfois, il est possible de se restreindre et de réduire un peu ses prétentions.
• A-t-on besoin d’autant d’images dans une page
• Doit-on mettre une foule d’animations dans la page pour obtenir le résultat attendu ?
• Doit-on charger le site de pictos, informations etc ???

 

L’eco conception c’est enfin un comportement :

  • Choisir un hébergeur eco responsable c’est déjà un bon moyen de diminuer l’impact du serveur. Dans notre cas, nous passons par Infomaniak qui compense à 200% son énergie et qui n’utilise pas de climatiseur dans ses datacenters et beaucoup d’autres choses encore.
  • Enfin, le concepteur peut aussi avoir une attitude eco responsable : favoriser le télétravail pour éviter les déplacements inutiles, appliquer une politique RSE qui tient debout.

Conclusion :

Eco concevoir des sites Internet moins énergivores est moins «futile » qu’il n’y parait. Le faire n’est pas si compliqué mais demande un peu d’attention et d’organisation. C’est une manière aussi de participer à l’effort collectif pour la préservation de notre environnement et de nos ressources énergétiques.
Cette attitude ne doit pas être faite au détriment de la performance économique d’un site mais au contraire elle peut la favoriser en permettant d’amener les visiteurs plus rapidement au but et d’améliorer le référencement naturel. Alors, pourquoi s’en priver.